Saison 1 - Episode 7 : l'art du Hentai selon AnimeLand.
J’ai longtemps cru que le mot hentai se résumait à une simple catégorie d’anime ou de manga à caractère sexuel. En vérité, je n’en connaissais ni l’histoire, ni la culture, ni même la diversité.
À part quelques lectures plus légères comme Step Up Love Story et un souvenir d’anime intitulé Lingeries : fantasmes au bureau, je dois avouer que le reste de cet univers m’était totalement étranger.
C’est donc avec curiosité que j’ai ouvert ce hors-série spécial signé AnimeLand, et le moins que l’on puisse dire, c’est que j’y ai découvert bien plus qu’un simple dossier “coquin”.
Dès les premières pages, on comprend qu’AnimeLand a voulu proposer une lecture journalistique et culturelle du sujet.
L’équipe éditoriale ne s’adresse pas uniquement aux connaisseurs : le ton est clair, informatif, parfois même pédagogique.
Entre textes de qualité, illustrations soignées et absence totale de vulgarité gratuite, ce hors-série parvient à rendre accessible un pan souvent méconnu de la culture japonaise.
Le magazine déroule un véritable voyage à travers l’histoire du hentai, de ses racines à sa réception en Occident à travers les grandes lignes suivantes :
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Les origines du hentai moderne : comment les années 1980 ont façonné un langage graphique du désir, entre satire, transgression et mythologie.
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Les pionniers de l’animation érotique : retour sur Urotsukidōji et l’époque des VHS interdites, symboles d’un Japon en pleine effervescence.
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Les labels contemporains, notamment Dynamite × Seiko, qui cherchent aujourd’hui à réhabiliter le genre avec une vraie exigence artistique.
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Le “méli-mélo d’anime olé olé” : un panorama des productions récentes, bien mises en scène, parfois drôles ou tendres, prouvant que le hentai animé ne se résume pas à la provocation.
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Et enfin, “Le hentai en France”, un chapitre passionnant signé Aurélie Petit, retraçant trente ans d’histoire éditoriale hexagonale — des cassettes Kazé aux plateformes de streaming, en passant par la censure et les labels spécialisés.
Le hors-série propose aussi des portraits et des entretiens avec plusieurs mangakas majeurs :
Tatsuya Egawa, Shindo L, Saigado, Seishin Izayoi, U-Jin, Doumou, Rocket Monkey, Akatsuki Myuto, Meme 50, Tomo Chiyoji, Shiwazu no Okina, Yoshiten, Inato Serere, On Takahashi, Balak…
Un ensemble riche, documenté et fluide, idéal pour quiconque veut comprendre sans juger.
Ce qui m’a le plus frappé, c’est la sincérité du ton.
Le magazine ne cherche ni à justifier ni à condamner : il observe, explique et contextualise.
Chaque article se lit comme une petite étude culturelle, parfois amusante, souvent instructive.
Résultat : en refermant ce numéro, je me suis surpris à vouloir continuer l’exploration.
Et notamment à précommander le guide HENTAI ! Érotisme et pornographie au Japon (Ynnnis Éditions, disponible depuis le 8 octobre).
Un ouvrage signé Benjamin Dulot, Joan Lainé et Julia Popek, véritable prolongement de ce hors-série.
En conclusion, je ressors de cette lecture plus curieux que jamais.
Ce numéro d’AnimeLand disponible ICI réussit l’exploit d’aborder un sujet sensible sans racolage ni jugement, avec une rigueur éditoriale exemplaire et un rare respect du lecteur.
Un magazine indispensable pour quiconque s’intéresse à la culture japonaise dans toute sa complexité, et une belle porte d’entrée pour les néophytes comme moi.
À la semaine prochaine pour ouvrir ensemble une nouvelle porte rose du Japon.















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